J’utilise un vidéo-projecteur au quotidien et j’enseigne dans l’académie de Bordeaux, dans les Pyrénées-Atlantiques. Le conseil général met à disposition des enseignants une plate-forme numérique qui nous permet de déposer des documents, de donner des exercices aux élèves, de les récupérer, d’échanger entre utilisateurs grâce à une messagerie.
C’est d’une utilisation archi-simple : on téléverse, on télécharge en cliquant sur des boutons... Très rassurant pour les utilisateurs qui pensent que les TICE sont indispensables mais ne sont pas toujours très à l’aise avec l’outil informatique cependant.
À pratiquer au quotidien cependant, on devient plus aventureux, et on invente, on développe des techniques satisfaisantes. Ce sont ces petits trucs que je me propose de partager avec vous.
Trace écrite enregistrée
Je travaille la plupart du temps en audio-oral : un support audio et les élèves s’expriment à partir de ce support. En cours de séance, je note au tableau certains énoncés que je souhaite faire écrire dans les cahiers. Mais parce que j’essaie de faire participer un maximum d’élèves, je manque souvent de temps à la fin de la séance pour faire copier ce qui est au tableau.
J’ai donc pris l’habitude d’attraper mon dictaphone et mon micro. J’ai investi dans un dictaphone avec des gros boutons lisibles et un micro externe. Je demande le silence absolu et j’enregistre devant la classe ce qui est noté.
Je leur demande ensuite de noter dans leurs agendas qu’il faut copier la leçon dans le cahier. Ce qu’ils font chez eux le soir même ou entre midi et deux heures au collège pour ceux qui n’ont pas de connexion internet.
La correction
Au début de la séance suivante, je vérifie d’un très rapide coup d’oeil que c’est fait. Pour corriger, j’ai demandé à avoir un clavier et une souris sans fil (technologie bluetooth). Je pose le clavier devant un élève qui écrit une phrase sous la dictée d’un camarade. Puis je passe la clavier à un autre et ainsi de suite.
Les élèves aiment beaucoup devoir copier la leçon en l’écoutant à la maison, quelques parents m’ont dit qu’ils étaient ravis de s’y remettre mais qu’ils trouvaient que leurs enfants comprenaient mieux qu’eux... Et ça m’a fait perdre tous mes complexes de ne pas parler comme une anglaise !
Production orale
Comme il faut varier les plaisirs, je prends parfois des notes au tableau en demandant fréquemment aux élèves de récapituler. Puis en fin de séance, je recopie les notes telles quelles et je les pose sur Argos. Le travail des élèves est de refaire cette mise en paroles à la maison pour travailler la production orale en continu. Ils sont ensuite interrogés au début de la séance suivante.
Ou alors je leur demande de s’enregistrer et de m’envoyer le fichier son. En effet, ils ont tous soit des MP3 prêtés par le conseil général, et gérés par le prof (il vaut mieux être rigoureux... ) ou une connexion internet et Audacity installé (ou la salle info en libre service à midi, c’est moi qui ouvre la salle et je m’y installe pour travailler) . Je leur fournis le logiciel en début d’année, soit sur un CD, soit par Argos (une version que j’ai déjà téléchargée), soit ils vont le chercher eux-mêmes sur le net, et un tutoriel de première utilisation en français, pour les 6ème.
Ils adorent ce logiciel, s’enregistrer, il faut voir (entendre) comme ils s’appliquent ! Je leur demande dans ce cas-là de m’envoyer les fichiers (sans oublier de noter leur nom quand ils nomment leur fichier, ou alors de se présenter avant de commencer : Hi Miss, it’s Ramuntxo speaking...)
Pour corriger, sur un quart de feuille, je note le prénom de l’élève, puis je relève vite les (ou quelques s’il y en a beaucoup) erreurs et je corrige. Pour la phonétique, je note en symboles phonétiques ce que l’élève a dit, je le barre et corrige. Pour la grammaire, la syntaxe, j’écris ce que j’entends et je corrige d’une autre couleur.
Pour évaluer, j’utilise une méthode très simple : je fais un rond de couleur sur la feuille de correction : rouge (rarissime, on est dans une évaluation positive !), orange, vert ou bleu. Ils doivent coller ce papier dans leur cahier. Parfois je fais écouter certains enregistrements en classe et c’est le groupe qui évalue, ça marche très bien, il semble que nous ayons les mêmes critères !
Toutes ces activités qui sont basées sur l’oral sont appréciées par les élèves. Ce qui est logique me semble-t-il car elles ont du sens. Ils écoutent et, ils comprennent, ils écrivent, ils restituent. Ils se voient progresser et en sont fiers.
Photo - Write par The Trial - cc-BY-NC